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Le premier épisode de la saison 6 de l'émission l’Art sous le Manguier de la curatrice et artiviste camerounaise Louise Abomba a été dévoilé sur Facebook le 5 août 2023.
La nouvelle saison de l’émission qui met en lumière "les référents et les références" de l'art contemporain africain est disponible depuis le 5 août dernier. Pour cet épisode inaugural, Louise Ambomba est allée à la rencontre de Madame Koyo Kouoh, commissaire d'exposition et conservatrice de musée d'origine camerounaise, par ailleurs directrice du plus grand musée d'art contemporain africain au monde, le Musée Zeitz d'art contemporain d'Afrique (MOCAA) en Afrique du Sud.
11 épisodes sont annoncés pour cette nouvelle saison, et devront être diffusés progressivement, à la fréquence d'un épisode par mois en moyenne. « Normalement c’est un épisode toutes les trois semaines mais de fois l’écart entre les épisodes est d’un mois », informe l’artiviste. Alors que les premières diffusions ont commencé, la promotrice confie que les tournages ne sont pas terminés. « La plupart des épisodes de cette saison ont déjà été tourné, mais il en manque encore deux ».
La saison 6 de « l’Art sous le Manguier » se veut riche en connaissance et en savoir. Pour l’occasion, Louise Abomba propose une émission mixte quant aux choix des invités. L’édition est ouverte aux artistes et acteurs culturels en herbe et professionnels tels que les entrepreneurs culturels, les curateurs, les collectionneurs etc. Une opportunité qui permet à ces artistes qui sont mis en avant d’exister dans le temps et sur le temps. « C’est important de faire les choses en pensant à demain. Je préfère être à cet instant dans le temps pour être sur le temps. Quand tu es authentique dans le temps tu deviens un élément authentique sur le temps ».
C’est sous le manguier situé dans l’enceinte de Doual’art à Bonanjo à Douala que l’émission est née. Depuis 2017, les productions se sont enchainées. En 2022, c’est au total 54 épisodes qui ont déjà été diffusés.
L'Art sous le Manguier est une émission vidéo initiée par l’artiviste camerounaise Louise Abomba et qui vise à favoriser la visibilité des artistes et la sauvegarde de leurs travaux artistiques. Elle définit son projet comme étant « un devoir pour la mémoire collective de montrer des référents pour avoir des références ».
C’est dans un format d'environ 20 minutes que Louise Abomba échange avec des plasticiens, peintres, sculpteurs, curateurs et autres qu’elle invite sur son plateau. « Le format de l’émission me ressemble. Je n’aime pas être dans les codes. L’émission peut faire 12 minutes, comme ça peut faire 5 minutes ou 13 minutes etc. Il y a même déjà sous le manguier un et deux d’une seule personne », explique-t-elle.
Installée à Douala autour de 2008 et 2009, l’insertion de Louise Abomba au sein de la communauté artistique de la ville de Douala s’est fait très naturellement, favorisé par les rencontres avec des aînés tels qu’Alioum Moussa et Didie Schaub qui lui tendent la main. Une fois bien insérée dans le milieu artistique de Doualan l’ancienne résidente de Yaoundé diplômée en tourisme et loisirs à Paris en France va rapidement développer ses activités dans le secteur de l'art et développer de nouvelles compétences. C’est donc à force de rencontres et d’échanges avec des artistes sous le manguier de Doual’art que le concept « Art sous le Manguier » est né. « On ne me prenait pas au sérieux quand j’allais parler à d’autres personnes de ceux que je rencontrais sous le manguier parce qu’on ne les connaissait pas. Certains n’étaient pas référents ou n’avaient pas de références. Comment faire de ces personnes des références ? Aux Etats-Unis par exemple, plus tu cites un nom, plus il devient un référent ou une référence. Nous au Cameroun on ne le fait pas » fait-elle savoir. « Art sous le manguier c’est pour faire des référents et qu’il y est des références. C’est une action pour remplir la mémoire collective aujourd’hui et demain », précise Louise Abomba, qui souhaite qu’à cette ère du digital, l’histoire des artistes plasticiens s’écrive aussi sur internet.
Tatiana Kuessie