Né dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun, Marcel TCHOPWE est un jeune artiste passionné par le dessin et la peinture. En 2014, il interrompt ses études en géosciences et environnement à l'Université de Ngaoundéré pour s'inscrire à l'Institut des beaux-arts de l'Université de Douala à Nkongsamba (IBA). Cinq ans plus tard, il obtient un diplôme en arts plastiques. Afin de poursuivre sa formation et de s'immerger dans le milieu artistique, il travaille avec des artistes tels que Hervé YOUMBI, Jean Jacques Kanté, SALIFOU LINDOU, et Jean David Nkot. Aujourd'hui, il est toujours encadré par Hervé YOUMBI, qui a été son professeur à l'IBA et qui est aujourd'hui considéré comme son mentor. Le travail de Marcel s'articule autour du portrait psychologique en relation avec le malaise social, où il explore les émotions et la complexité humaine. Qu'il s'agisse de peinture, de dessin ou d'installation, le malaise social lui sert de prétexte pour voyager dans le monde intérieur de ses sujets. Il met en lumière le mécontentement social latent qui accompagne notre recherche du profit à une époque où le capitalisme nous définit de plus en plus. Influencé par des artistes tels que Lucien Freud, Cristina Troufa, Kevin Peterson et Mich Griffitchs, qui lui servent de modèles dans l'exploration des émotions humaines et de leur capacité à être humain, la production artistique de Marcel dépeint le profil psychologique de la jeunesse camerounaise et africaine naviguant dans un paysage marqué par un écart important entre leur formation universitaire et le marché de l'emploi. Par une approche réaliste, il donne un aperçu de la vie quotidienne d'une jeunesse éduquée pour le chômage. Les œuvres de Marcel dépeignent des jeunes gens dotés des outils de leurs professions rêvées, engagés dans des emplois subalternes qui sont devenus leur seule échappatoire pour survivre. Sur des fonds plats, cette jeunesse abandonnée est vue dans une solitude brûlante, face à sa situation. À travers ce travail, il suscite une discussion sur le rôle de la jeunesse dans une société en pleine transformation. Il s'interroge également sur la fonctionnalité de la mobilité sociale et de l'égalité des chances dans un paysage politique marqué par une mauvaise gouvernance.La question de l'émotion est une préoccupation constante dans l'œuvre de Marcel, qui explore le monde intérieur de ses personnages, menant à une introspection sur lui-même et sur l'humanité dans son ensemble. Il plonge dans l'état d'esprit de ses sujets à travers les expressions faciales, le langage corporel, les gestes, les styles vestimentaires et les objets qui les entourent, parce qu'ils sont le reflet de notre moi intérieur. Dans ses peintures et dessins de ces dernières années, la tristesse, l'anxiété et la solitude occupent une place centrale dans sa création, reflétant la situation économique de la jeunesse africaine sur le point d'entrer sur le marché du travail après leur formation universitaire et professionnelle.