En tant qu’artiste transdisciplinaire ghanéo-américaine, Ama BE centre sa pratique artistique sur la recherche par la matière, entretenant des liens contraires avec le commerce hégémonique, la spiritualité et les remèdes holistiques. Elle travaille principalement avec des matériaux végétaux tels que le tabac, la canne à sucre, le palmier à huile et le coton (dentelle), dans des performances rituelles, mais aussi les écrans et le numérique pour explorer les manières dont nous incarnons nos associations à travers ces médiums. Elle explore les espaces poreux entre le temps, la matérialité, la sensibilité et la mémoire pour mettre en scène des incarnations contemporaines de ces histoires matérielles et nuancer les structures de valeur. Sa pratique interroge les effets de la marchandisation sur ces corps alors qu’elle trace leurs lignées formelles pour réimaginer leur fonction contemporaine. Le recours à la superposition est un outil récurrent qu’elle utilise pour articuler la perméabilité entre la matière et les archives de la mémoire. Ses paysages sonores superposés, ses gestes simples et répétitifs, les couches cumulatives de matière directement sur son corps dans ses performances et œuvres vidéo ouvrent des espaces propositionnels et suggestifs au sein des rencontres matérielles. Sa pratique s’intéresse à traduire l’énigme de la mémoire et du travail en une syntaxe ancrée dans les principes métriques et algorithmiques. En obscurcissant les définitions de lieu, de présence et d’incarnation, elle joue avec les idées d’effondrement temporel dans son travail pour développer des cadres conceptuels pour l’art de la performance « futuriste » africain. source : https://biennaledakar.org/2024/03/04/ama-be-ghana-etats-unis/